La vaccination va s'accélérer promet-on en haut lieu pour tenter d'éteindre la polémique, liée à la vitesse de cette campagne. Une réunion interministérielle se tient cet après-midi à l'Elysée, à ce sujet. Alors où en sommes-nous ? Quand les normands pourront-ils se faire vacciner et comment ?

Sylvain Meissonnier est prêt. A la tête de douze établissements de la Mutualité française - Ehpad et résidences autonomie - en Normandie, il attend les instructions de l'ARS, sans rester pour autant les bras croisés. En ce moment, il achète des frigos, capables de conserver les fameux vaccins Pfizer et Moderna, qui n'aiment que le froid. "On en prévoit douze, un par établissement, et chacun coûte entre 3000 et 5000 euros", précise-t-il. 

"Je suis incapable de vous dire quand nous allons recevoir les doses, peut-être aux environs du quinze janvier. En fait, on se pose beaucoup, beaucoup de questions".

Sylvain Meissonnier, directeur d'Ehpad

A Ifs, Jacques Battistoni, médecin généraliste, âgé de plus de 50 ans et président du syndicat MG France compte se faire vacciner "la semaine prochaine, vraisemblablement." Il consulte son agenda et non, a priori, il n'a pas encore été sollicité pour aller vacciner ses patients résidant en Ehpad. Dans son cabinet, il côtoie de nombreux malades qui reflètent l'enquête d'opinion Ifop du moment :  59 % des Français n’auraient pas l’intention de se faire vacciner. "Certains sont méfiants et d'autres impatients, nuance-t-il.

Alors à tous ceux qui souhaitent tendre le bras, voici le mode d'emploi en Normandie. 

Vous vivez ou travaillez dans un Ehpad ?

Bonne nouvelle, vous êtes prioritaire et vous devrez être volontaire. La campagne va être lancée dès la semaine prochaine. Les établissements seront approvisionnés en vaccins tout au long de cette première étape qui durera 6 à 8 semaines.

Initialement était prévue une consultation de réflexion auprès d'un médecin, mais ce mardi matin le ministre de la Santé, Olivier Véran a décidé d'opter pour un dispositif plus direct.

 

Le syndicat MG France présidé par Jacques Battistoni précise : "Le délai de réflexion de cinq jours claironné par ceux qui n'ont pas lu les textes n'existe pas, pas plus que la nécessité d’un consentement écrit de la main du patient. Prétendre que ce délai est responsable d'un retard est une contre-vérité."

Sylvain Meissonnier, lui, est bien embêté. "Je reçois des lettres en recommandé de familles, qui ne veulent pas que leur père ou leur grand-mère se fasse vacciner. Certains de nos résidents sont âgés, ils ont 94 ans voire plus et pourront consentir à se faire vacciner. Mais si la famille n'est pas d'accord, en nous disant que son papa ou sa maman n'est pas en état de comprendre l'enjeu, comment on va gérer ça ? On va écouter qui ? On va droit vers des contentieux et des tensions avec les familles." Il se désole, déplore la défiance ambiante et constate la perte des vocations.

Sur six Ehpad, trois directeurs et des infirmières coordinatrices m'ont déjà fait part de leur souhait de changer de métier. Depuis huit mois, nous suivons les injonctions contradictoires des autorités et on sent bien la perte de crédibilité. Nos salariés sont découragés et n'en peuvent plus. 

Sylvain Meissonnier, directeur de six Ehpad en Normandie

Vous avez plus de 75 ans et vous vivez chez vous ?

La vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas hébergées en Ehpad sera autorisée avant la fin du mois de janvier, a annoncé ce mardi 5 janvier 2020 le ministre de la Santé, Olivier Véran.

"Ça fait 5 millions de personnes", a précisé le ministre de la Santé, qui prévoit l'ouverture prochaine de nouveaux centres de vaccination :"de 27 hôpitaux équipés en vaccins, nous en aurons 100 demain (mercredi) après-midi afin de couvrir toute le territoire. Nous allons aussi développer les centres de vaccination destinés à la ville. La semaine prochaine, nous aurons 300 centres de vaccination. Et 500 à 600 centres de vaccinations seront accessibles en ville fin janvier"

Vous êtes un soignant âgé de plus de 50 ans ou avec des facteurs de risque, pompiers et aides à domicile ?

Vous bénéficiez du coup d'accélérateur donné ces derniers jours par Olivier Véran. Ce mardi matin, le Ministre a annoncé l'élargissement de la campagne de vaccination aux pompiers et aux aides à domicile de plus de 50 ans.

 

 

"Le gouvernement corrige le tir à juste titre, explique Jacques Battistoni, en permettant aux soignants de plus de 50 ans de se faire vacciner rapidement, ce qui permet de montrer que nous rentrons dans une phase plus active."

En Normandie, les personnes concernées pourront se faire vacciner dès mercredi dans cinq centres dédiés près des établissements suivants :

- Le CHU de Caen 

- le CHU de Rouen ( la vaccination a commencé ce lundi.)

- Le Centre Hospitalier Inter Communal Alençon-Mamers

- Le Centre Hospitalier Eure-Seine

- Le Centre Hospitalier Mémorial France Etats-Unis de Saint-Lô

Le syndicat MG France préconise que "les généralistes se fassent vacciner dans l'Ehpad le plus proche de leur lieu d’exercice, en apportant son concours au personnel de l’Ehpad pour vacciner ses résidents" nous explique Jacques Battistoni. 

Certains professionnels réfléchissent même à médiatiser leur vaccination pour montrer l'exemple et faire preuve de pédagogie.

Pour le moment, je dis bien pour le moment, le calendrier vaccinal est le suivant : 

 

Vous êtes âgés de 65 ans et plus, et vous vivez chez vous ? 

C'est la phase 2 de la campagne. Vous pourrez bénéficier d'une vaccination en février dans des centres existants (centre de santé, cabinets médicaux). Priorité aux plus de 75 ans, puis les plus de 65 ans mais les détails n'ont pas encore été dévoilés.

Pour les moins de 65 ans ? 

Les volontaires pourront recevoir le sérum au printemps, selon un cadre précis. Inutile de précipiter à la pharmacie ou chez son médecin, l'Assurance maladie vous délivrera au préalable un bon. 

Les autorités espèrent vacciner jusqu'à 27 millions de français d'ici l'été, mais tout dépendra de la disponibilité des vaccins, Moderna, AstraZeneca/Oxford, Johnson & Jonhson, qui n'ont pas encore été mis sur le marché. 

Combien de doses ?

Le CHU de Rouen a déjà reçu 3 000 doses du vaccin Pfzizer. Attention à ce chiffre qui peut paraître trompeur, puisqu'il faut se faire injecter deux doses pour être immunisé. 1 500 personnes peuvent donc être vaccinées.

5 000 doses supplémentaires seront livrées en fin de semaine en Seine-Maritime. Pour rappel, le département compte 1,2 million d'habitants.

Les 4 autres établissements pivots seront livrés mercredi 6 janvier. 

50 000 Normands vaccinés d'ici fin janvier

Selon le Docteur Benoît Cottrelle, Responsable du pôle veille et sécurité sanitaire à l'ARS de Normandie et invité de notre JT lundi 4 janvier, "50 000 Normands devraient être vaccinés d'ici fin janvier".

Le parcours vaccinal 

 

 

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